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TONY GARNIER, RETOUR AUX SOURCES - 8

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VIII. Une « cité sportive » à Gerland

Dans la perspective de l’Exposition internationale qu’il prépare pour l’été 1914 et dans l’intention d’une candidature de Lyon à l’organisation des Jeux olympiques de 1920 ou de 1924, Édouard Herriot veut faire construire un grand stade, d’une capacité de 25 à 30 000 spectateurs, l’un des plus importants d’Europe. La Ville de Lyon est déjà engagée, avec Tony Garnier, dans d’importants projets aux conséquences financières lourdes, dont les abattoirs de La Mouche et l’hôpital de Grange Blanche. Mais Herriot tranche avec sa fermeté habituelle : « Construire un hôpital, c’est de l’assistance. Construire un stade, c’est de la prévoyance ! » Le maire imagine en effet qu’un tel stade conduira la collectivité à s’engager dans un programme destiné à la jeunesse où « les sports athlétiques contribueront à l’éducation et à la santé de tous ». Dès 1913, le projet de Tony Garnier est validé par le conseil municipal, et les acquisitions de terrains vont bon train dans le quartier de La Mouche. Mais la totalité du projet n’est pas réalisable avant le début de l’Exposition internationale, et il sera en outre ralenti par le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

 

La construction de cette « Cité sportive » conçue par Garnier se fera donc progressivement et à la mesure des moyens, à commencer par le stade, la piste de cyclisme, les terrains de tennis et les vestiaires, prévus dès l’origine du programme. Le projet est déclaré d’utilité publique en janvier 1918, alors que la guerre n’est pas terminée. Le stade de Gerland possède déjà son enveloppe extérieure définitive, de forme ovale, complétée par la réalisation de remblais permettant la surélévation de l’assise, de quatre portes monumentales en forme d’arches et d’une longue galerie couverte ceinturant l’ensemble. La construction est réalisée en béton de gravier, béton de mâchefer et ciment armé. Si l’architecte fait largement référence aux stades grecs et romains très ouverts, il laisse, comme à l’accoutumée, peu de place à la décoration. Mais le geste est parfaitement maîtrisé…

Une carte postale du stade municipal de Lyon, à Gerland, en 1920. Tous droits réservés.

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